Viande rouge et cancer que dit vraiment l’OMS ?

Cancérogénicité de la consommation de viande rouge

Pour les adultes, les recommandations usuelles concernant la consommation de viande rouge se situent entre 98 g et 500 g par semaine, la fourchette basse étant à privilégier. Ainsi, dans les pays riches et/ou industrialisés, une diminution de la consommation de viande rouge est recommandée. Le remplacement de la viande par des légumineuses est une option souhaitable.

Evaluation du risque cancer de la viande rouge

La recommandation d’entreprendre ce travail par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) est consécutive à la publication d’études épidémiologiques convergentes faisant apparaître de légères augmentations du risque de plusieurs cancers dans un cadre de consommation élevée de viande rouge ( et/ou de viande transformée).

Il faut souligner que la classement en groupe 2A c’est à dire Probablement cancérogène pour l’homme se fonde sur des indications limitées provenant d’études épidémiologiques montrant seulement des associations positives entre la consommation de viande rouge et le développement d’un cancer colorectal. Il faut donc souligner à décharger que l’on parle ici de corrélations statistiques qui ont une valeur informative assez faible, car il n’est pas formellement établie de relation de causalité.

L’OMS a classé la viande rouge en G2 « probablement cancérigène »

Quel niveau de preuve ?

C’est sur cette distinction statistique que s’appuient les partisans des régimes carnivores exclusifs et cétogènes pour encourager la consommation de viande, y compris rouge, arguant que d’autres explications pour ces observations (mauvaise représentativité de l’échantillon, biais d’interprétation, facteurs de confusion etc..) ne peuvent être exclues.

C’est absolument vrai et l’OMS ne dit pas autre chose, mais attention : une étude observationnelle ou corrélative, si elle n’est pas le graal de l’épidémiologie, n’est pas sans valeur. En la matière ce type d’études peut être la prémisse de découvertes importantes. on peut citer en exemple le régime crétois : au départ on a seulement observé une longévité plus importante et une meilleure santé parmi des populations réparties autour de la méditerranée, sans bien savoir pourquoi. Mais cette découverte a motivé la mise en route de recherches plus spécifiques, sur le terrain, et qui ont permis de mettre en évidence un certain nombre de recommandation alimentaires devenues depuis très consensuelles dans le milieu médical.

Niveau de preuve et gradation

Pour situer le niveau de fiabilité de l’étude corrélative viande rouge-cancer décrite plus haut et mieux comprendre les études en général il n’est pas inutile de consulter ce tableau récapitulatif issu des données de la haute autorité de santé.

Grade des
recommandations
Niveau de preuve scientifique fourni par la littérature
A

Preuve scientifique établie
Niveau 1

essais comparatifs randomisés de forte puissance ;
méta-analyse d’essais comparatifs randomisés ;
analyse de décision fondée sur des études bien menées
B

Présomption scientifique
Niveau 2

essais comparatifs randomisés de faible puissance ;
études comparatives non randomisées bien menées ;
études de cohortes
C

Faible niveau de preuve
scientifique

Niveau 3

études cas-témoins.

Niveau 4

études comparatives comportant des biais importants ;
études rétrospectives ;
séries de cas ;
études épidémiologiques descriptives (transversale, longitudinale).

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