La vitamine C
La vitamine C ou acide ascorbique, est une vitamine hydrosoluble bien connue qui doit son nom à ses propriété anti scorbutique. Elle agit comme un antioxydant puissant, protégeant les cellules contre les dommages causés par les radicaux libres produits en excès, et participe avec la B6 et la cystine (un acide aminé issu de la digestion des protéines) à la synthèse du collagène de la peau, des os, des articulations et des vaisseaux sanguins. Différentes formes (acides, ascorbate, liposomale..) coexistent dans les aliments comme dans les rayonnages de nos pharmacies et parapharmacies. Chacune a un potentiel d’assimilation différent. Par exemple les « sels » comme l’ascorbate de sodium sont mieux tolérés par l’estomac, et en contrepartie une légère perte est inévitable. dans les agrumes et les fruits la vitamine C est associée à d’autres nutriments comme des minéraux ou des fibres et cela améliore l’assimilation.

Propriétés de la vitamine C
La vitamine C possède plusieurs propriétés : Elle renforce le système immunitaire en favorisant la production et l’activité des globules blancs, qui sont essentiels pour combattre les infections. De plus, la vitamine C favorise l’absorption du fer non hémique provenant des aliments végétaux, ce qui est crucial pour prévenir l’anémie (mais à éviter si on a trop de fer dans le sang / hémochromatose). En outre, elle contribue à la santé cardiovasculaire en améliorant la fonction endothéliale des vaisseaux sanguins et en réduisant le risque de maladies cardiovasculaires.
Différentes formes de vitamine C
La vitamine C existe sous plusieurs formes, notamment l’acide ascorbique, l’ascorbate de sodium et l’ascorbate de calcium. L’acide ascorbique est la forme bon marché courante la plus utilisée dans les suppléments alimentaires. L’ascorbate de sodium est une forme tamponnée de vitamine C, ce qui signifie qu’elle est moins acide et mieux tolérée par certaines personnes sensibles à l’acidité. L’ascorbate de calcium ou de sodium sont d’autres formes de vitamine C qui combine les bienfaits de la vitamine C avec le calcium, bénéfique pour la santé osseuse. La forme liposomale plus récente semble mieux absorbée permettant donc de limiter la supplémentation.
La différence principale entre l’acide ascorbique et l’ascorbate réside dans leur forme chimique et leur réactivité. Voici un aperçu des distinctions entre ces deux composés :
Acide Ascorbique
L’acide ascorbique est la forme acide naturelle de la vitamine C. Il est couramment trouvé dans les aliments riches en vitamine C tels que les agrumes, les baies et les légumes verts. À pH neutre ou acide, il se présente sous forme d’acide ascorbique non ionisé. Cependant, dans des conditions alcalines, il peut se transformer en ascorbate, la forme ionisée de la vitamine C.
Ascorbate
L’ascorbate fait référence à la forme ionisée de la vitamine C, dans laquelle l’acide ascorbique a perdu un proton (H+) pour former un ion ascorbate (on parle alors de sels d’acide ascorbique). Cette forme plus coûteuse est utilisée dans certains suppléments car elle est plus stable et mieux tolérée par certaines personnes sensibles à l’acidité de l’acide ascorbique.
Liposomale
Sous sa forme liposomale, la vitamine C est encapsulée dans des liposomes, des petites particules constituées de lipides. Cette méthode de livraison issue de techniques dermatologiques déjà anciennes vise à améliorer l’absorption et la biodisponibilité de la vitamine C dans l’organisme. Des études sont toutefois nécessaires pour valider ou infirmer cette voie de recherche.

Différences Clés :
- Réactivité : L’acide ascorbique est acide et peut réagir avec d’autres composés, tandis que l’ascorbate est sous forme ionisée et moins réactif.
- Tolérance : Certains individus peuvent avoir une sensibilité à l’acide ascorbique en raison de son caractère acide, alors que l’ascorbate est généralement mieux toléré en raison de sa forme ionisée.
- Applications : L’acide ascorbique est souvent utilisé dans les aliments et les produits de soins de la peau pour ses propriétés antioxydantes, tandis que l’ascorbate est couramment utilisé dans les suppléments alimentaires pour sa stabilité et sa biodisponibilité accrues.
Rôle dans la prévention des maladies
La vitamine C est réputée utile dans la prévention de diverses maladies virales. Des études ont montré que la supplémentation en vitamine C peut réduire la durée et la gravité du rhume commun et de la grippe. En outre sa capacité à neutraliser les radicaux libres (avec la vitamine E) aide à réduire les dommages cellulaires et en stimulant le système immunitaire. Des niveaux adéquats de vitamine C sont également associés à un risque réduit de maladies chroniques telles que les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète de type 2. Les apports recommandés sont de 80 mg par jour mais la plupart des suppléments pharmaceutiques et des compléments alimentaires vont bien au-delà : de 500 mg à 1000 mg par comprimé/gélule. Il faut considérer à ce sujet l’éventualités de symptômes de scorbut ( passagers et sans réelle gravité ) en cas d’interruption brutale de la supplémentation après plusieurs semaines de cure à hautes doses. L’arrêt doit donc se faire progressivement comme on le fait avec certains corticoïdes.

Malgré une contribution majeure et nobélisée à la chimie, les conclusions enthousiastes de linus Pauling sur les méga doses de vitamine C comme remède à toutes sortes de maladies demeurent controversées. Sa découverte des travaux d’Irwin Stone, un biochimiste fondateur de la médecine orthomoléculaire (classée pseudo médecine ) et Ewan Cameron un oncologiste partisan de son application au traitement du cancer, l’ont conduit à promouvoir cet usage polyvalent de la vitamine C. La crédibilité du double prix Nobel s’en est ressentie. Le chimiste a néanmoins poursuivi ses recherches et l’efficacité des fortes doses (parfois plusieurs dizaines de grammes par jour en intraveineuse ), reste débattue sans qu’aucune études sérieuse n’ait démontré une réelle efficacité. La dernière en date l’étude Cochrane de 2013 présente un bilan mitigé précisé ci dessous. L’Institut Linus Pauling, où il a continué ses travaux jusqu’à sa mort, est désormais rattaché à l’université d’État de l’Oregon.
résumé de l’étude 2013 de l’institut Cochrane
Le rhume banal, causé par plus de 200 virus, est une cause majeure de consultations médicales et d’absentéisme. Les symptômes courants incluent l’écoulement nasal, la congestion, les éternuements, les maux de gorge et la toux.
Les antibiotiques étant inefficaces, on gère la symptomatique de l’inflammation et le confort du malade mais d’autres pistes de traitements sont recherchés. La vitamine C a été proposée en soins des infections respiratoires depuis les années 1930 et popularisée par Linus Pauling dans les années 70 non sans controverses.
Une revue d’essais contre placebo (avec des doses de 0,2 g/jour ou plus) montre que la prise régulière de vitamine C n’empêche pas le rhume dans la population générale, mais réduit modestement sa durée. Chez les personnes soumises à un stress physique intense, la vitamine C a réduit de moitié le risque de rhume. Aucun effet indésirable n’a été rapporté si les doses absorbées restent raisonnables.
Les essais sur de fortes doses de vitamine C administrées après l’apparition des symptômes n’ont pas montré d’effet constant, et davantage de recherches sont nécessaires pour évaluer son rôle thérapeutique, notamment chez les enfants. Une étude a montré un bénéfice avec une dose thérapeutique de 8 g, et deux autres avec une supplémentation de cinq jours. Retrouvez l’intégralité de l’étude en suivant le lien ci-dessous.