Rôle de la B3 dans l’organisme
La vitamine PP, également connue sous le nom de vitamine B3 ou niacine, intervient dans le métabolisme énergétique de l’organisme. Elle se présente comme un cofacteur essentiel pour la transformation des aliments en énergie utilisable par les cellules. Cette vitamine hydrosoluble est impliquée dans de nombreuses voies métaboliques, notamment dans le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines. La vitamine B3, ou niacine, a un lien direct avec les capillaires sanguins, notamment à travers plusieurs aspects :
Lipides Sanguins : En abaissant les niveaux de cholestérol LDL et en augmentant le HDL, la niacine contribue à un bon fonctionnement vasculaire général, réduisant ainsi le risque que les capillaires soient obstrués ou endommagés par des dépôts lipidiques.
Vasodilatation : À des doses thérapeutiques élevées, la niacine provoque une vasodilatation, ce qui signifie que les vaisseaux sanguins, y compris les capillaires, se dilatent. Cela se manifeste par une sensation de chaleur, des rougeurs (flush) et une augmentation du débit sanguin. Ce mécanisme est utilisé pour améliorer la circulation périphérique et peut être bénéfique pour les personnes souffrant de certains problèmes cardiovasculaires.

Santé des Capillaires : Le rôle de la vitamine B3 est aussi d’aider à maintenir l’intégrité des parois des vaisseaux sanguins, y compris celles des capillaires, grâce à son rôle dans la biosynthèse de certains lipides membranaires. En tant que composant des coenzymes NAD et NADP, elle est essentielle pour les réactions métaboliques qui soutiennent la croissance et la réparation des tissus.
NAD : (Nicotinamide Adénine Dinucléotide) Il agit principalement dans les réactions de l’oxydation des nutriments pour produire de l’énergie (ATP) dans la chaîne de transport des électrons et dans le cycle de Krebs. Il existe sous deux formes : NAD+ (forme oxydée) et NADH (forme réduite).
NADP : (Nicotinamide Adénine Dinucléotide Phosphate) proche du NAD, mais il est plus impliqué dans les voies biosynthétiques comme la photosynthèse chez les plantes et dans le métabolisme des lipides et des acides nucléiques chez les animaux. Il existe sous deux formes : NADP+ (oxydée) et NADPH (réduite).
Réduction de l’Inflammation : Le rôle de la vitamine B3 dans la diminution des phénomènes inflammatoires est encore à l’étude et pourrait indirectement bénéficier aux capillaires en réduisant les niveaux d’inflammation susceptibles de les endommager (voir en bas de page pour le niveau de preuve et les différentes études menées).
Besoins AJR et Bonnes Sources
Comme souvent les apports journaliers recommandés (AJR) en vitamine PP varient selon l’âge, le sexe et la situation physiologique. Les adultes de 19 ans et plus devraient consommer environ 16 mg pour les hommes et 14 mg pour les femmes. Ces quantités augmentent pour les femmes enceintes et allaitantes. La B3 est intégrée à la liste des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé.
Concernant les sources alimentaires, la vitamine PP est abondante dans la volaille, le foie de veau, les poissons comme le saumon, ainsi que dans les céréales complètes, les légumineuses et les noix. La levure de bière et la gelée royale sont exceptionnellement riches. Pour ceux qui adoptent un régime végétarien ou végan, les légumineuses, les graines et certains champignons sont de bonnes alternatives.
Découverte de la vitamine B3
L’histoire de la vitamine PP est marquée par la lutte contre la pellagre, une maladie autrefois répandue dans les régions du sud des États-Unis et d’Europe où le maïs naturellement pauvre en B3 était une denrée alimentaire de base. maladie parfois sévère elle conduit aux 3 « D » : dermatite (lésions cutanées), diarrhée et démence. La prévention et le traitement reposent sur l’apport de niacine par l’alimentation ou sous forme de suppléments. Hugo Weidel en 1873 fut le premier à identifier la molécule de l’acide nicotinique, mais ce n’est qu’en 1937 que Conrad Elvehjem démontra que cette substance pouvait prévenir la pellagre chez les chiens. Peu après, Tom Douglas Spies et ses collègues confirmèrent son efficacité chez les humains, ce qui conduisit à l’appellation « vitamine PP » pour « pellagra-preventing ». Le terme « niacine » a été adopté pour éviter toute confusion avec la nicotine, malgré la similarité des noms.
B3 : Formes et Assimilation
La vitamine PP existe sous deux formes principales : l’acide nicotinique et le nicotinamide, ou niacinamide.
- L’acide nicotinique est souvent utilisé pour ses effets sur le métabolisme des lipides
- le nicotinamide est préféré pour son implication dans la synthèse des coenzymes NAD et NADP sans provoquer de rougeurs cutanées (flush).
L’assimilation de la vitamine PP se fait principalement dans l’intestin grêle par diffusion facilitée pour l’acide nicotinique et par absorption active pour le nicotinamide. Une partie de la niacine peut aussi être synthétisée par le corps à partir de l’acide aminé tryptophane, bien que cette transformation nécessite la présence de la vitamine B6.
B3 dans la Pharmacopée et Effets Secondaires Possibles
En pharmacopée, le rôle de la B3 intégrée dans les différentes spécialités est de traiter les hyperlipidémies, notamment l’hypercholestérolémie, grâce à ses propriétés hypolipidémiantes. Cependant, à doses élevées, l’acide nicotinique peut provoquer des effets secondaires tels que des rougeurs (flush), des démangeaisons cutanées, des maux de tête, des nausées et, dans de rares cas, des dommages hépatiques. Le nicotinamide, quant à lui, est plus toléré mais à haute dose peut encore causer des troubles gastro-intestinaux.
Il est donc préférable de suivre les recommandations médicales pour l’usage thérapeutique de la vitamine PP afin de minimiser ces effets secondaires.
Interaction avec d’autres Vitamines et Minéraux dans le Métabolisme
La vitamine PP ne fonctionne pas isolément; son métabolisme est interrelié avec celui d’autres micronutriments. Par exemple, la vitamine B6 est nécessaire pour convertir le tryptophane en niacine, illustrant une synergie vitale entre les vitamines du groupe B. De plus, la vitamine PP peut influencer l’absorption et l’utilisation du fer, du calcium et du magnésium, et elle est impliquée dans la régulation de l’homocystéine avec les vitamines B6, B12 et l’acide folique, jouant ainsi un rôle dans la prévention des maladies cardiovasculaires.
Cependant, certains médicaments peuvent perturber l’assimilation ou le métabolisme de la niacine, comme les traitements pour l’hypertension ou les maladies gastro-intestinales, soulignant l’importance de consulter un professionnel de santé avant de commencer toute supplémentation.
B3 études et travaux de recherches
Quelques études et articles de revue relatifs aux effets potentiellement anti-inflammatoires de la vitamine PP (B3):
- MacKay, D., et Hathcock, J. (2009). « Niacin: chemical forms, bioavailability, and health effects. » Nutrition Reviews, 67(12), 733-743. – Cet article discute des différentes formes de niacine et de leur impact sur la santé, y compris des effets sur l’inflammation.
- Ganji, S. H., et al. (2009). « Therapeutic roles of niacin and nicotinamide in dyslipidemia and atherosclerosis. » The American Journal of the Medical Sciences, 337(5), 343-351. – Cette revue explore les rôles thérapeutiques de la niacine, y compris ses effets sur l’inflammation dans le contexte de l’athérosclérose.
- Digby, J. E., et al. (2012). « Anti-inflammatory properties of nicotinic acid in vascular cells. » PLOS ONE, 7(6), e39153. – Cette étude examine spécifiquement les effets anti-inflammatoires de l’acide nicotinique dans les cellules vasculaires.
- Lukasova, M., et al. (2011). « Nicotinic acid inhibits progression of atherosclerosis in mice through its receptor GPR109A expressed by immune cells. » Journal of Clinical Investigation, 121(3), 1163-1173. – Une recherche sur le rôle du récepteur GPR109A dans les effets anti-inflammatoires de la niacine.
- Wu, B. J., et al. (2014). « Nicotinic acid suppresses atherosclerosis in apolipoprotein E-deficient mice by reducing inflammation and oxidative stress. » Journal of Lipid Research, 55(4), 616-624. – Cette étude sur des souris montre comment la niacine peut réduire l’inflammation et le stress oxydatif associés à l’athérosclérose.
- Goldberg, R. B., et al. (2011). « Effects of extended-release niacin added to simvastatin on HDL cholesterol, C-reactive protein, and adiponectin in patients with type 2 diabetes. » Diabetes Care, 34(6), 1422-1428. – Cet article traite de l’impact de la niacine à libération prolongée sur des biomarqueurs inflammatoires chez des patients diabétiques.
plus d’infos sur le site de l’agence nationale pour la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail
https://www.anses.fr/fr/content/les-references-nutritionnelles-en-vitamines-et-mineraux